Javais fait le premier « step » en allant à ce cours dessai. Maintenant il fallait aller plus loin et séquiper. Laurent mavait donné ladresse où trouver ce dont javais besoin. Il sagissait du magasin R.I.T.M. Le samedi suivant, dans la matinée je suis donc parti chercher ma paire de chaussure et mes fers. Le magasin était très petit, si petit que je me demandais sil y avait des chaussures de claquettes. Bien que Laurent mavait dit que ce nétait pas la peine dacheter une chaussure de claquette, mais de prendre les éléments pour la faire faire par un cordonnier, jai demandé à la vendeuse si elle en avait. Elle ma répondu que oui puis ma demandé ma pointure. Jai essayé une paire mais elle était trop petite. Jai donc demandé la taille supérieure. Malheureusement elle nen avait pas. Jai donc opté pour lautre solution. Elle ma donc proposé une paire de chaussures Fred et un jeu de fers Capezio. Jai essayé les chaussures, elles étaient nickel. Jai donc décidé dacheter la paire de chaussures avec les fers. En passant à la caisse la vendeuse ma expliqué quil me suffisait daller chez un cordonnier pour quil puisse monter les fers.
Il était presque midi et je ne connaissais aucun cordonnier à Marseille. Jai sillonné un grand nombre de ruelles sans succès. En arrivant auprès de chez moi jai enfin trouvé un cordonnier mais il était déjà fermé. Il devait être 12h10 et le cours commençait à 14h. Je me suis empressé de rentrer chez moi pour manger et essayer de monter les fers moi-même. Rien à faire, jétais certainement pas cordonnier et toutes mes tentatives échouaient. Je navais pas envie daller au cours sans ma paire de chaussure de claquettes. Finalement, jai loupé le cours. Jétais triste.
Le samedi suivant, je me suis réveillé un peu plus tôt que prévu avec la ferme intention daller monter mes chaussures de claquettes. Javais noté les horaires douverture du cordonnier dà coté de chez moi. En arrivant dans sa boutique je lui ai expliqué mon problème. En lui disant que je voulais monter des chaussures de claquettes il ma regardé avec de grands yeux comme si jétais un extra-terrestre. Il regardait mes chaussures et mes fers avec interrogation comme si cétait la première fois quil voyait ça. Dans le même moment un de ses collègues qui avait entendu la conversation dit « Mais si, cest des chaussures de claquettes, jai connu un pompier qui faisait des claquettes à lépoque, il était bon ». Je commençais à être rassuré. Le collègue ausculta mes chaussures et mes fers un moment, puis me dit quil pourrait me faire ça. Je lui ai demandé combien de temps il lui fallait pour monter les fers, il me répondit de venir un peu avant midi.
Le temps passa très vite, javais hâte de voir mes chaussures ferrées. Je ne fus pas déçu, en arrivant chez le cordonnier tout était fini. Les chaussures étaient encore chaudes et sentaient la colle. Une fois chez moi je nai pas résisté à mettre mes chaussures. Ca glissait énormément et javais du mal à reproduire les pas quon mavait appris il y a deux semaines. En plus le son que je produisait était vraiment pas terrible, rien à voir avec celui de Laurent ou de certains élèves.
13h30, cétait lheure de partir et de prendre le bus pour aller au cours. Jétais surexcité. En arrivant dans la salle Laurent était très content de me revoir et Lucette sa femme me dit :
« Il y a un autre garçon. »